Agent de voyage et chef de produit : L’interview métier d’Aurélie Berthet Orengo de Voyage Sauvage
Peux tu te présenter ?
J’ai grandi dans la campagne varoise entourée d’animaux et suivi un cursus BTS TOURISME puis une licence pro de manager. J’ai travaillé dans tous les secteurs touristiques : hôtellerie, réceptif en Guyane, production, aéroport, agence de voyages. Et, à l’aube de mes 30 ans, j’ai décidé de créer mon agence de voyages.
Comment t’es venue l’idée de monter une production ?
En fait, à la base de cette création, je souhaitais déjà développer une production de voyages animaliers. Mais les aléas et le manque de temps m’ont entraîné dans une spirale où il fallait gérer d’abord les urgences de distribution classique pour faire prospérer mon entreprise. Et continuer tout en gardant son âme, ce ne fut pas simple... cela passe par conseiller voire éduquer les clients sur les excursions à bannir ou à recommander.
Le plus compliqué, c’est de vendre un circuit en Thaïlande ! Comment trouver un circuit avec peu de personnes, sans balades à dos d’éléphants proposées sur place ni camps d’entraînement, sans rencontre ethnique « non commerciales » ?
Eh bien c’est encore aujourd’hui très compliqué. À mon avis, les TOs sont trop à la traîne sur ces questions alors j’ai voulu proposer des produits éthiques et d’une grande valeur ajoutée à mes clients.
Mêler mes 2 passions : les voyages et les animaux : une évidence!
Peut on dire que tu es à la fois chef de produit et agent de voyage ? Comment se partage ton temps de travail ?
Oui ce qui me caractérise, c’est qu’en tant que patronne, je ne suis pas du genre à rester dans mon bureau à me contenter de l’administratif.
Je suis à l’accueil très souvent, c’est important d’être toujours présent. La production, forcément, je l’ai bien entamé pendant le confinement. Et je continue pendant mes jours de repos à la maison, mais quand on aime on ne compte pas.
Travailles tu seule ou as tu des collaborateurs qui t’aident et sur quels axes ?
À l’agence, j’ai une employée Émilie et Marina reviendra sûrement par la suite pour développer la partie commerciale. Mais sur la production, je suis seule à m’en occuper, puis je les consulte pour avoir leur avis et une amie m’aide au design.
Quelles sont les qualités d’un agent de voyage ? Et les difficultés du métier ?
La polyvalence, la curiosité et la rigueur.
Il faut faire ce métier par passion car cela ne paie pas, au sens propre du terme. Certains jours, il faut être bien accroché, persévérant, toujours rester optimiste et s’adapter.
Je dirais finalement que c’est peut-être la difficulté de ce métier qui fait aussi que les agents de voyages sont de véritables passionnés.
Au bout de combien d’années peut on espérer gagner sa vie dans ton métier ?
En tant qu’employé, je dirais « jamais » ou que très rarement, cela dépend ce qu’on entend par gagner sa vie. On commence au smic et on peut finir à un peu plus de 2000€ net par mois environ en tant que responsable.
En tant que dirigeant, tout dépend du nombre d’agences, plus on en a, plus c’est rentable car certains frais fixes ne se multiplient pas mais les bénéfices en revanche, oui.
Pour moi, qui suis gérante d’une seule agence, je gagne bien moins qu’un responsable mais j’ai du temps pour en profiter par contre.
À la création, il faut compter entre 3 et 5 ans pour se rémunérer correctement. Donc c’est un investissement sur du long terme.
Quel message souhaites tu faire passer à nos lecteurs qui souhaitent devenir agents de voyages comme toi ?
Il faut être persévérant, croire en ses rêves et être solidaires les uns des autres. Surtout en ce moment ! La vie d’agent de voyages est pleine d’embûches mais elle n’en est du fait que plus intéressante et passionnante. Cela est plus qu’un métier, c’est une passion. Concrètement, pour en vivre, il faut être le plus original possible et ne pas céder à la facilité du voyage classique !
Pour lire la suite de l'interview c'est par ici : Les Sherlocks du Voyage - Voyage Sauvage
Pour retrouver l'interview vidéo métier agent de voyages : Interview métier agent de voyages
Mots-clés: Métiers